Question: Est-il malin d'aller s'exprimer partout ?
Le journaliste Sylvain Attal (Public Sénat) accorde trois pages d’interview au Choc du mois, mensuel d'extrême droite s'il en est, dans le cadre d’un dossier sur le virage à droite de la France (sous titré « l’heure est venue de la révolution blanche »), aux côtés d’experts de la question, comme Jean Marie Le Pen, Bruno Mégret, Fabrice Robert (Bloc Identitaire) ou Pierre Pujo (Action Française 2000).
C’est que le Choc du mois, fondé en 1987, un temps dirigé par un ancien milicien et un ancien SS (Brigneau et de la Mazière) a été relancé en avril dernier. Le journal en ligne Proche-Orient.info précisait que la nouvelle direction du mensuel est assurée par Jean-Marie Molitor (par ailleurs directeur de Minute) et Bruno Larebière (dirigeant de l'ancienne formule).
Bien sûr, rien à dire sur le fond de ce que dit Sylvain dans l’interview qu’il donne au journal. « Je n’ai aucune raison d’agir par sectarisme et de refuser une interview. J’ai accordé l’interview au journaliste, et j’ai pu la relire pour m’assurer de ce qui allait être écrit. Il y en a marre de l'ostracisme », nous répond Sylvain.
A priori, ok. Mais quand, comme Sylvain, on a tant mis en évidence (1 2) le cautionnement et la respectabilité que gagnaient les barbus par la proximité que leur accordaient les leaders d'extrême gauche dans leurs journaux et leurs colloques, est-il cohérent d'aller, au nom de l'« anti-sectarisme », parler dans un canard qui avait annoncé à sa manière le centenaire de la naissance d'Adolf Hitler par une couverture dont le titre était « Il aurait eu 100 ans » ?
Les commentaires récents